Le plus ancien document trouvé au cours de nos recherches sur l’histoire de l’ancienne cure, est un acte notarié attestant la vente en 1707 d’un bâtiment situé en partie Sud de l’édifice actuel, en bordure de la place, par Pierre Deronzeault escuyer, seigneur de Puzieu et dame Françoise Perrossel son épouse, à Pierre Salignat le Jeune et Marie Chalamel sa femme. Cet écrit établi par Maître Jacques Gord, notaire à Chaponost, nous renseigne précisément sur la localisation et les caractéristiques de cette maison d’habitation avec jardin attenant, qui existait très certainement déjà fin XVIIème s. (7 ans avant la vente).
Extraits de la description issue de l’acte de vente du 17 juillet 1707
Cette description sera reprise à l’identique dans l’acte de vente suivant de 1714, voir plus loin.
Une maison haute et basse …/… La dite maison consistant en une cuisine, sale à côté, cellier, autre petit cellier y attenant, cave au dessous de la dite cuisine, trois chambres au-dessus, une gallerie soutenue par six piliers rond de pierre, un degré de pierre de taille pour aller de la dite gallerie à la place du dit Brindas, un puy à eau claire et un jardin le tout contigu et joint ensemble…
Acte de vente de 1714
L’édifice en ce tout début de XVIIIème s., bien que déjà doté de 2 niveaux, ne ressemblait manifestement guère au bâtiment actuel, comme le suggère le dessin de reconstitution réalisé d’après cette description (ci-dessous), avec une toiture et une façade Sud dotée d’escaliers, bien différentes de celles d’aujourd’hui.
Les remaniements qui ont suivi jusqu’à ce jour ont été importants. Le périmètre supposé est reporté sur le plan actuel ci-dessous.
À l’observation des toitures actuelles, on peut distinguer une partie qui semble se référer à ce que pouvait être la construction de l’époque. Ce fragment particulier du bâtiment est doté :
- d’un sens de toiture identique à celui supposé tout début XVIIIème s. (comme montré sur la reconstitution) : pente orientée NS identique aux maisons anciennes voisines qui constituent le front Nord de la place de Verdun (voir D photo aérienne) ;
- d’une façade présentant des caractéristiques anciennes (baies de petite dimension, avec présence d’une grille ancienne en fer forgé) : façade Nord (voir photos E et F ci-contre) ;
- d’une cave voûtée, sans doute l’élément le plus ancien encore présent au sein de l’édifice actuel. (fin XVIIème – début XVIIIème s., ou antérieur – photo G).
La coupe sur ce fragment montre clairement les décalages qui existent avec le reste de l’édifice. Nous n’avons pas trouvé dans les documents écrits relatifs à cette période de description précise de cette partie. Nous pouvons cependant déduire des observations du bâti qu’elle est certainement contemporaine de la maison contiguë (parcelle AS 43, propriété actuelle de M. Chevat). Illustrations H (coupe) et E (façade Nord en continuité avec le bâtiment voisin AS 43).
On peut donc faire l’hypothèse que ce fragment de l’édifice actuel (repéré en jaune sur la photo et la coupe ci-joint) constitue un vestige du bâtiment initial, ce scénario restant à confirmer par d’autres sources écrites ou par une étude conjointe du bâtiment voisin. La cave, intégrée à ce fragment, représente d’une manière plus certaine, la partie la plus ancienne.
Le bâtiment au cours du XVIII° siècle
C’est avec la vente suivante en 1714 au curé Brazier, que le bâtiment devient presbytère. Le contrat de vente, dont la première page est reproduite ci-contre (ill. I) reprend la description faite dans l’acte précédent. Il mentionne en outre que les acheteurs précédents n’ont pu payer la somme due. C’est pourquoi M. et Mme Depuzieu ont récupéré leur bien et sont à nouveau vendeurs.
Si les 2 actes notariés de 1707 et 1714 décrivent bien la partie Sud du bâtiment, les informations concernant la partie Nord à cette époque manquent (1er document datant de 1824 voir plus loin). S’agit-il d’un bâtiment contemporain de la maison du XVIIème ? Nous savons uniquement que les 2 constructions ont été réunies en une même propriété entre le début du XVIIIème s. et le début XIXème s. (hypothèse d’une vente ou don de la partie Nord, au curé de Brindas pour étendre le presbytère).
Le presbytère, récupéré comme bien national à la Révolution, deviendra maison commune :
Sitôt sa constitution en 1790, le nouveau conseil municipal s’y installe.
Extrait du texte “Le Presbytère de Brindas” par Marc Chevat – Association “Le Vieux Brindas”