Début XIX° siècle
Le cadastre napoléonien montre l’emprise du bâtiment en 1824 (ill. A) identique à l’emprise actuelle. À cette date, la partie Sud de l’édifice (décrite dans les pages sur le XVIIème et XVIIIème s.) et la partie Nord sont réunies en une seule propriété, et le jardin de la cure est également repéré avec un périmètre quasiment identique à celui actuel. Ce document représente le plus ancien élément d’information trouvé concernant la partie Nord de l’ancienne cure. En ce début du XIXème s., le bâtiment devient donc la mairie jusqu’en 1936, date à laquelle la municipalité acquiert une partie de l’ancien château pour s’y installer.
Milieu XIX° siècle
Un document datant de 1845, provenant des archives de la commune, fait état d’une situation avancée de dégradation concernant la partie Sud, avec projet de démolition-reconstruction sur les traces du bâti précédent, et mentionne la partie Nord en tant que partie existante qui sera conservée (ill. B et C). Un extrait est reproduit ci-dessous :
« Devis. Projet de construction d’une partie de bâtiment pour faire suite au presbytère de la dite commune. 24 mars 1845. Le presbytère est séparé de la place publique par un petit bâtiment rural [partie Sud] de 7,25m de longueur qui en fait également partie. Le bâtiment est adossé au couchant contre la maison à sieur Chazottier. Le mur de la façade donnant sur le jardin du presbytère ainsi que celui qui sépare les appartements du dit presbytère [partie Nord] sont construits en pisay et sont dans un état de vétusté très avancé. Le mur de refend également en pisay qui existe au milieu du dit bâtiment et la façade donnant sur la place publique construits en maçonnerie de moellons ne pouvant rester dans l’état où ils sont sans compromettre grâvement la santé publique. Enfin le tout est en si mauvais état que l’on a entièrement abandonné ce bâtiment. Il importe donc de remédier au plus tôt à ce facheux état de choses et à cet effet nous proposons les améliorations suivantes :
1 – Les deux murs de façade, le mur de refend et la moitié occidentale du mur qui sépare les appartements du presbytère seront démolis jusqu’au bas des fondations.
Document du 24 mars 1845 , par M. Guigoud, géomètre : état des lieux et projet.
2 – Le nouveau bâtiment sera construit sur l’alignement de l’ancien du côté du jardin et du côté de la place publique il sera opéré une retraite de 0,49 m à l’angle Sud Est, pour donner plus de régularité au nouveau bâtiment et suivre l’alignement donné à la place publique par les anciennes constructions. »
Archives de Brindas
Ce document dressé par M. Guigoud, géomètre, le 24 mars 1845, sur la demande du maire, décrit ensuite la liste des travaux à mener, dont l’organisation intérieure, et dont le dessin de la nouvelle façade sur la place avec les portes cintrées géminées, telles qu’aujourd’hui.
Il mentionne également concernant la façade Est sur jardin et le mur de séparation d’avec la partie Nord :
l’élévation de ces deux murs sera faite en pisay de terre battue
La différence de matériaux (pisé/pierre) constatée en façade Est actuelle (voir partie analyse du bâti) s’explique donc par cette reconstruction de la partie Sud du mur.
Un second document datant du 3 janvier 1846 du même auteur, indique que de nouveaux escaliers reliant la cave doivent être construits (et les anciens démolis), confirmant que la cave (voir pages précédentes) est bien un élément antérieur au nouveau bâtiment :
« devis estimatif des travaux à faire pour l’achèvement du bâtiment neuf faisant partie du presbytère de cette commune construit en 1845 ».
Document du 3 janvier 1846, par M. Guigoud, géomètre
La nouvelle construction a en effet été réalisée en 2 temps, pour des raisons financières : premiers travaux d’enveloppe extérieure en 1845, complétés des aménagements intérieurs (dont l’escalier menant à la cave) en 1846.
Comme pour la période précédente les documents fournissent donc d’amples informations sur la partie Sud mais laissent en suspens la description de la partie Nord (seule information : antérieure à 1845). L’observation des éléments construits peut néanmoins être utile à la compréhension historique : les deux murs de refend espacés de 2,80m en partie Nord, suggèrent là qu’il y ait eu à cet endroit une montée d’escaliers à deux volées dans un premier temps autonome et indépendant de la partie Sud, puis relié à elle avec suppression des escaliers.