Seul espace commun jusqu’aux années 1970, l’histoire de notre place se confond avec celle de Brindas. C’est autour d’elle en effet que depuis des siècles se sont regroupés les habitants, pour les événements heureux ou malheureux, pour la célébration du culte, y ériger une croix ou une fontaine publique : le matériel et le spirituel s’y côtoient.
Il faut cependant bien réaliser que la configuration du . bourg médiéval était différente de celle que nous connaissons aujourd’hui. Comme nous pouvons le remarquer sur la maquette présentée dans la Tour, le Château abritait derrière son vingtain sa chapelle romane, le parvis et le cimetière.
C’est à l’extérieur des murailles que l’on utilisait la place publique destinée aux marchés et aux foires, espace plus vaste et plus aéré que l’intérieur.
Progressivement, et dès le XVIle siècle, quelques «masures» viennent border sa face septentrionale formant ainsi le faubourg du territoire des ruettes, origine du village avec sa ruelle étroite menant aux champs.
Ce vaste espace nu, en pente, était d’ailleurs envahi par le ruissellement des eaux qui ne furent détournées vers la serve que lors des travaux de 1840.
C’est également sur cette place publique, à l’extérieur qu’on érige un pilori en 15 17, qui ne sera détruit que 40 ans plus tard.
Les bâtiments dépendant de l’Obéance y sont installés au milieu du XVIIe siècle, restaurés suite à une visite pastorale en 1724. En 1729 une Croix y est érigée par les Frères Capucins, aujourd’hui déplacée au carrefour de la montée du Clos.
En 1768 une modification importante a lieu : le percement d’une ouverture sur la façade nord du château, faisant ainsi communiquer l’espace castral avec la place publique.
En Floréal An Il (1794) la Révolution y fait planter un arbre de la liberté et notre place devient pour un temps la «Place de la Liberté».
Une grande fête populaire y est célébrée en 1802, à l’occasion du traité avec l’Angleterre.
Passée la tourmente Révolutionnaire, notre place retrouve son nom de «Place Publique de Brindas» telle qu’elle est nommée sur le cadastre de 1824.
En 1836 le Conseil Municipal décide l’alignement de la place publique sur un axe nord-sud, permettant ainsi la construction sur sa limite orientale des maisons que nous connaissons aujourd’hui (Côté Maison de la Presse) et qui abriteront les bâtiments de la Poste jusqu’aux années 1980.
En 1856 d’importants travaux vont modifier radicalement l’aspect du village: l’agrandissement de l’Église rendu possible par la destruction des deux maisons la bordant au nord, l’aliénation du vieux cimetière (emplacement actuel du Casino) vendu aux enchères publiques, entraîneront la réunion des deux places, celle de l’intérieur du Château avec la Place publique.
En 1865 la Croix des Missions est déplacée pour céder la place à la Pompe Publique à balancier permettant ainsi l’approvisionnement en eau en remplacement du vieux puits du Château et du cimetière (actuelle ruelle du vingtain).
En hommage aux combattants de la grande guerre, la place reçoit le nom de Place de Verdun.
Au XXe siècle c’est toujours autour d’elle que se déroulent les grands événements historiques (Défilé de la victoire, retour des prisonniers, libération … ) ou festifs (Processions, fêtes des classes, fête de la batteuse, de la musique, foire aux échelles, vogue…).
Nous espérons que le XXIe siècle viendra conforter l’histoire, la présence de la Mairie et de l’Église en faisant pour longtemps encore, à la fois le centre vivant de notre village et l’un des sites les plus pittoresques et des plus authentiques de notre Ouest Lyonnais.
(1)Voir. M C. L’ARAIRE n° 44 Printemps 1981.