Jean-Jacques de Boissieu
Lyon, 1736 – Lyon, 1810
Portrait du curé de Brindas
Sanguine et pierre noire
Inscription à la mine de plomb sur l’ancien montage:
curé de Brindas
H. 205; L. 165
Provenance :
Vente Paris, Hôtel Drouot, 29 mars 1977, sans cat. (faisait partie d’un lot d’une cinquantaine de dessins de de Boissieu dispersé ce jour) ; acquis par le collectionneur (sa marque sous le montage) en 1977.
Tout incite à accepter l’inscription qui se lisait sur l’ancien montage : Brindas est en effet une commune du département du Rhône à une douzaine de kilomètres à l’Ouest de Lyon – ville que de Boissieu ne quitta pour ainsi dire jamais, si ce n’est pour son voyage en Italie – et le costume est bien celui d’un prêtre. Selon Marie-Félicie Pérez (comm. écrite), il s’agirait ) « du curé de Castellas qui fut le desservant de la paroisse de Brindas de 1761 à 1786 ».
Toujours selon M. F. Pérez, le dessin daterait de 1770-1773 environ.
Le dessin est caractéristique de la technique parfaite et précise de l’artiste. Grâce aux forts contrastes d’ombres et de lumière, une lumière froide qui cisèle, de Boissieu donne au visage énergique et digne de son modèle une image d’une implacable ressemblance, d’un vérisme pourtant quelque peu superficiel, qui annonce, pourrait-on dire, celui d’un Meissonier. Dessinateur abondant, d’une virtuosité éblouissante, actif loin de Paris et de la mode parisienne mais ouvert aux précédents hollandais, de Boissieu est l’exemple de ces petits maîtres provinciaux si doués et si nombreux dans la France de la seconde moitié du XVIIIe siècle.