par M. Paul Pelcé, Master 1 et 2 Histoire et Archéologie médiévales
Les souterrains, mal connus des archéologues, laissent une place importante dans l’imaginaire collectif.
Il existe plusieurs types de souterrains aménagés par l’homme.
On trouve de très nombreuses et longues galeries qui ont servi à extraire des matériaux de construction, charbon, sable… ; des galeries de captage d’eau et des réseaux hydrauliques monastiques ; des souterrains annulaires aux fonctions inconnues, qui existent notamment dans le Forez, des glacières dans le parc des châteaux comme dans celui de Montplaisir à Brindas, etc. ;
Mais les plus nombreux sont les souterrains-refuges, situés sous les châteaux et habitations. Constitués de galeries et petites salles, ces souterrains permettaient à des familles de se protéger des troupes armées et pillards qui sillonnaient les campagnes. Ils représentent 80 à 90 % des souterrains aménagés en France.
Les souterrains pour s’échapper d’un château existent, mais ils sont peu nombreux, sont de courtes distances, et ne courent pas de châteaux en châteaux.
Et les souterrains brindasiens ?
On trouve dans le livre Chronique du Vieux Brindas, 85-86, page 16 :
Tout le monde à Brindas a entendu parler de souterrains partant de la tour de la mairie et menant à des points plus ou moins éloignés… Mais jusqu’à présent personne n’a jamais exploré ces fameux souterrains… Alors, les souterrains brindasiens, simple imaginaire ?
Nous savons maintenant qu’aux XIVe et XVe siècles dans le territoire délimité par les murs du vingtain, les caves, silos ou celliers du château et celles des laboureurs servaient à mettre à l’abris leurs biens. Creusées à même le rocher… ces niches ne sont-elles pas à l’origine de la légende des souterrains ?
Chronique du Vieux Brindas, 85-86, page 16
L’entretien du château de Brindas, appelé vingtain, était assuré par les paysans. Le seigneur qui était ecclésiastique ne vivant pas à Brindas, la construction d’un souterrain aurait été à la charge des paysans.
L’église, la tour ronde et le clocher sont construits sur le rocher. Le creusement d’un souterrain aurait été difficile et d’un coût très important, qui n’était pas supportable par les paysans.
Pour ces deux raisons, nous ne croyons pas qu’il y ait eu un souterrain qui partait de la base de la tour ronde vers la maison forte de la Pillardière, ou vers le château de Monplaisir construit en 1526, ou vers une maison éloignée.