Cette rubrique est une retranscription de l’ouvrage « Chronique Brindasienne », édité en 1982 par l’association du Vieux Brindas. Certaines des recherches proposées ici ont pu faire l’objet d’une mise-à-jour par des travaux plus récents. N’hésitez pas à compléter votre lecture par d’autres articles sur le site du Vieux Brindas.
Gnafron, le spirituel et traditionnel Gnafron qui, tous les soirs, dans la salle du petit théâtre Mourguet, quai Saint-Antoine, soulève les éclats de rire de ses admirateurs, par ses saillies imprévues et pleines de bon sens, Gnafron, le truculent compagnon du jeune Guignol, vient d’obtenir un succès de plus, dont se réjouiront tous ses amis. Gnafron a été élu dimanche maire de Brindas. (Pour ceux qui ne sauraient pas, Brindas est une petite commune de 1.500 habitants située près de Vaugneray).
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Gagnés par sa verve, sa gaieté proverbiales, les sages électeurs de Brindas, tous fervents de la poupée lyonnaise, ont pensé que seul Gnafron, qui, dans la salle du quai Saint-Antoine réalise l’unanimité des suffrages, pouvait, sur la scène du théâtre municipal, mettre d’accord tout le monde, conseillers et électeurs.
C’est pourquoi M. ESCOFFIER, ancien maire, ayant senti la nécessité de se reposer et décliné l’offre qui lui était faite de se représenter, les électeurs sont allés chercher ce bon Gnafron, en la personne de son prototype, M. NEICHTHAUSER, le sympathique directeur du théâtre Mourguet, et sont parvenus à vaincre ses scrupules.
M. NEICHTHAUSER qui, depuis vingt ans, possède une petite maison à Brindas, fut donc élu conseiller municipal au premier tour; et dimanche, il était choisi comme maire, à l’unanimité des voix – sauf la sienne.
Bien entendu, dans cet heureux pays, il n’y a pas eu de bataille électorale, pas de surenchère démagogique, par pas de promesses fallacieuses. Les électeurs ont choisi un honnête homme, à la vie simple et droite, qui gèrera sa commune comme il conduit son ménage, avec toute sa conscience.
Est-il besoin de le dire ?
Après la séance Gnafron est descendu avec tout son conseil municipal dans l’endroit le plus « chenu » de Brindas où il a arrosé consciencieusement son heureux avènement.
« LE NOUVEAU JOURNAL » le 21 MAI 1929