par Marie Trotobas (1982)
Cette rubrique est une retranscription de l’ouvrage « Chronique Brindasienne », édité en 1982 par l’association du Vieux Brindas. Certaines des recherches proposées ici ont pu faire l’objet d’une mise-à-jour par des travaux plus récents. N’hésitez pas à compléter votre lecture par d’autres articles sur le site du Vieux Brindas.
Le 6 avril 1893, M. RIVIERE, maire de Brindas, adresse une lettre à M. le Préfet pour lui demander les premiers renseignements concernant le fonctionnement des Corps de Sapeurs-Pompiers. La réponse ne se fait pas attendre. Le 17 avril de cette même année, M. le Préfet l’invite à consulter le décret du 29 décembre 1875 et les instructions complémentaires dans le recueil des actes administratifs n° 25 de l’année 1876, n° 10 de 1885 etn° 10 de 1890.
Voici en résumé les éléments les plus marquants de ces règlements :
« Les Corps de Sapeurs-Pompiers sont spécialement chargés du service des incendies mais exceptionnellement ils peuvent concourir à un service d’ordre ou de sauvetage et à fournir avec l’accord des autorités militaires des escortes dans les cérémonies publiques. »
Les Sapeurs-Pompiers relèvent du Ministère de l’intérieur et de la Préfecture qui fixent leurs effectifs d’après la densité de la population et l’importance du matériel de secours de la commune. Toute commune qui veut former un corps de Sapeurs-Pompier doit posséder un matériel de secours suffisant ou les ressources pour l’acquérir et doit s’engager à subvenir pendant 5 ans à certaines dépenses. Les Sapeurs-Pompiers se recrutent par engagement volontaire parmi les hommes qui ont fait leur service militaire.
L’uniforme est obligatoire pour les officiers. Il ne l’est pour les Sous-officiers, caporaux et sapeurs que lorsque la population s’élève à plus de 3 000 âmes. Dans les autres communes, la petite tenue est suffisante. Nous venons de voir en abrégé ce que le Conseil Municipal a dû étudier entre le 17 avril 1893 et le 15 août 1894, date à laquelle il s’est réuni pour délibérer sur la formation d’une subdivision de compagnie de Sapeurs-Pompiers
« … M. le Maire appelle l’attention du Conseil sur l’utilité de la formation dans la commune d’une subdivision de compagnie de Sapeurs-Pompiers. Il invite à délibérer à ce sujet et à prendre en ce qui concerne la dépense, l’engagement prescrit par l’article 6 du décret du 29 décembre 1875.
« Le Conseil Municipal, Ouï l’exposé de M. le Maire considérant que l’organisation régulière et permanente d’une service de secours en cas d’incendie répond aux vœux unanimes de la population, que la commune possède une pompe à incendie avec un matériel de secours suffisant. Délibère, qu’il y a lieu de former dans la commune une subdivision de compagnie de Sapeurs-Pompiers, d’un effectif de Quatorze hommes au minimum et de Vingt cinq au maximum conformément aux dispositions du décret du 29 décembre 1875 … «
La commune s’engage donc à subvenir aux dépenses
suivantes :
- Frais d’habillement des Sous-Officiers, Caporaux et Sapeurs-Pompiers, hors d’état de s’équiper à leurs frais.
- Achat de tambours ou clairons
- Entretien de la pompe et de ses accessoires
- Soldes des tambours et des clairons
- Frais de registre et de bureau
- Secours et pensions aux Sapeurs-Pompiers victimes du devoir ainsi qu’à leurs veuves et orphelins.
Par lettre datée du 1er septembre 1894, la Préfecture donne son approbation et demande la liste des engagements. Deux ans après cette création, les Pompiers sont remis à 1 ‘ordre dμ jour du Conseil Municipal réuni en session extraordinaire le 20 août 1896 sous la présidence de M. FRUGA, Maire, à propos de leur équipement. Le conseil est invité à délibérer sur la tenue à acquérir et sur le choix du fournisseur à l’aide d’échantillons.
Après examen, la majorité adopte la grande tenue et retient la maison Varambier comme fournisseur. Les ressources de la commune ne permettait pas l’acquisition de deux uniformes. Très rapidement les grandes tenues menacèrent de se détériorer dans les manœuvres mensuelles. Le 30 mai 1897, le conseil vote l’acquisition de la deuxième et cela dans les délais les plus brefs possibles.
Les archives ne nous ont pas encore révélé le nombre et l’importance des interventions de nos braves pompiers.
Puis les années se sont écoulées sans laisser la trace de faits importants. Et lorsque la ·guerre de 39-40 a éclaté, les hommes ont été rappelés au front. Les pompiers n’étaient plus suffisamment nombreux pour assurer la sécurité. La Compagnie a été dissoute. Il nous reste encore le dernier tableau de ses engagés. Ce tableau est conservé dans le petit musée du Vieux Brindas.