Par Gaston Bensan [1984]
Cette rubrique est une retranscription de l’ouvrage « Chronique Brindasienne », édité en 1984 par l’association du Vieux Brindas. Certaines des recherches proposées ici ont pu faire l’objet d’une mise-à-jour par des travaux plus récents. N’hésitez pas à compléter votre lecture par d’autres articles sur le site du Vieux Brindas.
Même après la période des grands défrichements et la création de vastes terrains pour l’élevage (La Praz), le peuplement demeura restreint et très dispersé, l’économie fermée et de simple subsistance, et les échanges avec l’extérieur très faibles. Ceci peut expliquer le fait que Brindas ait conservé son toponyme primitif, à la différence des groupements de population voisins qui ont ou pris le nom du fondateur romain d’un domaine d’exploitation (ex. Messimy) ou joint à leur nom latin celui de leur patron chrétien (Saint-Laurent-d’Agny). A cette époque il existait déjà une seigneurie à Brindas, et bien entendu une sorte de château, plus maison forte que château, pour en assurer la défense.
Ce château féodal sera détruit au XVe siècle. Le fait saillant noté avant la seconde moitié du XVIe siècle est la reconstruction complète du château par son seigneur mansionnaire Claude Talaru Chalmazel.
Salomon (*) le décrit ainsi :
« C’était alors un vaste bâtiment rectangulaire flanqué à chaque angle d’imposantes tours rondes (ajoutons, entouré de fossés dont la dernière partie à l’angle sud-est et qui était désignée sous le nom « des Terreaux » a définitivement été comblée au début de ce siècle (G.B.) dont il ne subsiste plus que celle du Nord-Est.
Les Châteaux historiques du Lyonnais et du Beaujolais.
Dans la tour ronde se trouve une superbe cheminée Renaissance soutenue par des chapiteaux délicatement moulurés. Le manteau porte le blason des Talaru : parti d’or et d’azur, à la cotice de gueules brochante.
Ce même blason se retrouve sur l’accolade de la porte qui conduit de la Tour à la Salle actuelle du Conseil Municipal.
À l’extrémité Sud-Ouest, l’escalier à vis, en pierre de taille, dessert les différents étages du château. »
Escalier à vis (Reste du château) – Accès par la Placette des Ormeaux
Photo Michael Hughes
On ne sait pratiquement rien de la vie que menaient les habitants à cette époque, sinon qu’en raison de l’isolement inscrit dans la géographie, la terre était le seul moyen de subsistance. Certes, la paroisse était organisée depuis longtemps. Le baron de Raverat dans ses « Promenades autour de Lyon », rapporte qu’un acte du Xe siècle fit cession de Brindas à l’Abbaye de Savigny.
Mais l’écrit connu le plus ancien est aux Archives Départementales. Datant de 1225, il donne la liste des paroisses, et parmi elles, celle de Brindas, dépendant du Prieuré de Saint-Irénée.
L’Église de Brindas, avec son annexe de Messimy, avait à sa tête le curé, les recteurs et les luminiers qui se succédaient dans les mêmes familles de père en fils. Si les rentes et les donations à l’église étaient nombreuses comme on peut le voir dans les testaments de l’époque elles étaient très minces et n’assuraient pas aux desservants un revenu suffisant. Les plaintes du curé motivées par sa situation précaire, et celles de son vicaire de Messimy étaient fréquentes.
Distincte de la paroisse, la communauté d’habitants, ce lien de la solidarité paysanne, avait son syndic et ses membres responsables. Les réunions se tenaient sur l’ancienne place de l’Eglise (le porche actuel de l’édifice) convoquées après vêpres, au son de la cloche. On réglait sur place la vie de la communauté, entretien des chemins, événements locaux, la dîme, etc…